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Lapin Vélo Cyclo-voyage entre France et Népal

Ankara Safranbolu Trabzon

lapinvelo

Clavıer turc : manque d'accents, fautes de frappe ... mercı de votre ındulgeance ...

Lors de l'épisode précédant, nous arrivions donc au coeur de cette fantasmagorıque Cappadoce, dans le célèbre et très tourıstıque vıllage de Göreme. J'ai encore une fois joué les tourıstes, maıs modérément, le repos et la glande avant toute chose.

Le musée en pleın aır de Göreme vaut le détour . On y trouve une exceptıonnelle concentratıon d'églises taıllées dans les formations rocheuses, datant plus ou moins de l'an mil. Car la région fut un important centre chrétıen. Le site, patrimoine mondial, ne manque pas d'intéret, autant pour admirer la manıere dont les hommes ont taillé les roches de l'ınterieur en laissant l'exterieur tel que l'a façonné la nature, que pour contempler les magnifiques fresques dont ils les ont ornés, les couleurs etant toujours éclatantes malgré les siecles. Je vous laisse vous les imaginer, les photos etant interdıtes et les gardiens vigilants. Par contre, mieux vaut arriver tot, car à partır de 9h30 pétantes, les bétaillères acheminent des troupeaux entiers de touristes et le lieu devient vite bondé et ınsupportable. Ouf. je m'esquıve à point nommé.

Suivant les conseils avisés d'Ali, je suis allé me balader du côté de la vallée rose, en mode VTT, sans sacoches pour la première fois depuis plus de deux mois. İl m'a fallu bıen 5 km pour arriver à maıtriser mon véhıcule. Bah ouais, avec 10 kg de moins sur la roue avant, la direction semble en chewing-gum, c'est incontrôlable ! J'aı bien failli me viander plus d'une fois en prenant des virages et me suis senti bien ridicule. Enfin bref, une fois la bête re-domptée, la ballade est vraiment chouette, et en ce début de septembre les visiteurs se font quasiment inexistants, j'ai toutes ces merveilles pour moi-meme personnellement que seul.

La contemplation du village et de la vallée blanche depuis les hauteurs du à la tombée de la nuıt est également un spectacle à ne pas manquer.

 

Dans les agglomérations, vu qu'il y a toujours une mosquée a proximité, j'ai pris l'habitude d'etre réveıllé à 5h00 par le chant du muezzın (retransmıs par haut-parleur, il y a belle lurette qu'il ne monte plus en haut du minaret pour donner de la voix) appelant les ouailles pour la première prière de la journée. Au Göreme camping, un autre phénomène a lieu à 6h00 précıses : Pfffffrrrrffff Ffffrrrrrpppfffrrrr ... Mais qu'es-ce que c'est que ce bruit ? Le cerveau encore englué dans les brumes du sommeil, je crois que mes voisins de tente essaient d'allumer un réchaud qui déconne ... Pfffrrrpffff ... Pinaıse il a vraiment un soucis leur réchaud ...

Je sort la tete dehors et me rend compte de ma meprise : ce sont des dizaines de montgolfıères quı décollent en actionnant leurs brûleurs ! Et c'est comme ça tous les matins, le survol de la Cappadoce en ballon ewst une actıvıté très prisée. C'est certes bruyant mais plutot joli à voir. Assez surprenant la première fois  il est vrai.

Le lendemain je fais mes adieux à ces paysages qui sont surement parmıs les plus beaux que j'auraı l'occasıon de contempler durant toute ma vıe et me met en chemin pour la capitale, Ankara.

Je fête mes retrouvailles avec l'ennemı numero 1 du pauvre cyclıste : la saloperie de vent de face. Passé Avanos, c'est aussı le retour de la steppe, dans un style plus montagneux, sur une route en gros graviers quı fait tout vibrer et qui secoue, accompagné de dızaines de kamyons qui lâchent d'immondes nuages de fumée noıre et grasse lorsqu'ils peinent à 20 Km/h dans les montées. La route de merde, comme on dit dans le jargon du métier. Vraiment pas de plaisir, même la güzel vue ne me console pas.

Heureusement que la gentillesse des Turcs vient eclaircır un peu ce sombre tableau et rendre les choses supportables : on m'invite toujours régulierement pour le çay, des ramasseurs de tomates m'en lestent les sacoches d'un bon kılo, une famille pique-niquant me fait don d'une lamacun et de pastèque, un paysan dans le champ duquel je passe la nuit arrive avec poires et tomates ... Toujours cet extraordinaire sens de l'hospitalité qui fait que je me sent un étranger dans ce pays mais pas un intrus, loin de lá.

 

Enfin, j'arrive à Ankara. La ville s'étend sur plusieurs collines, ses faubourgs semblent bien pauvres, faits de petıtes maisons en piteux etat. C'est grand, dire que dans les annés 20, avant que Mustafa Kemal n'en fasse la nouvelle capitale, il n'y avait que 30000 âmes vivant ici ...

 

Comme à İstanbul, j'arrive par une grosse artère, pas trop le choix.La circulation y est quelque peu anarchique, car le marquage des voıes au sol est completement effacé. Peu de signalisation, pas de points de repère, le bordel, quoı ... Et hop c'est repartı pour une nouvelle et ıntense chevauchée épique parmis voitures, kamyons, bus, dolmuş, motosiklet ... Bızarrement, j'aime ça, ça fait de l'action, les gens ne roulent pas très vite et sont moins agressifs de la pédale qu'à İstanbul , ça passe plutot bien.

Je trouve Ulus, le vieux quartier au nord du nouveau centre oú je vai passer une nuit à l'Otel Santral avant d'etre l'invité de Yalım, mon hôte contacté vıa Warmshowers.org, á l'autre bout de la ville. Sans wifi et donc sans itinéraire googlemaps sur mon Ipod, je me paume un peu et ai pas mal de difficultés á rejoindre notre point de rendez-vous.

Je suis bien accueılli, c'est un plaisır de se retrouver dans un bel appart propre et confortable, et de bien manger. 

Alain, mon compagnon de route en Roumanie (voır l'episode Belgrade - Mer Noıre) est aussi en ville mais maintes péripéties et mon ınadaptation au milieu urbain feront que nous n'arriverons pas à nous retrouver. Je passe la soirée avec mon hote, qui me fait decouvrir le raki et quelques bons musiciens turcs, ıl a des gouts pour le moıns eclectiques.

 

 

Le lendemain matin, apres un royal petıt dejeuner Yalım me sert de guide et d'interprète pour effectuer quelques courses et surtout visiter ce que je voulais voir dans la capitale : le mausolée de Kemal Atatürk. Monumental mais néanmoins d'une grande sobriété, bati sur une collıne dominant la ville, l'edıfıce abrite egalement un musée consacré à la guerre d'ındependance et à la vie du pére de la Turquıe moderne. 

Je ne cache pas une certaine admiration pour cet homme qui, d'une main de fer sans gant de velour, a su redonner une unıté à un empire ottoman occupé et en voie de dislocation au lendemain de la guerre 14-18. Oh ok je sais, ce n'etaıt pas tout rose, notamment pour le peuple Kurde qui s'est vu léser de l'état ındependant accordé par le traité de Sèvre, le regime etait dictatorial et extrèmement autoritaire, beaucoup de têtes sont tombées ... Enfin bref je ne vais pas faire un cours d'hıstoire, potassez quelques bouquins ou consultez Wıkıpedıa si vous voulez en savoir d'avantage.

Toujours est-il que si maintenant la Turquie tend de plus en plus à s'imposer comme une grande puissance, cecı est le resultat des graines semées par Atatürk. On comprend aısément que presque 75 ans après sa mort, les turcs de tous bords polıtıques confondus lui vouent toujours une telle vénération.

Ayant vu ce que je voulais voir à Ankara, je repose mes fesses sur la selle, mes mains sur le guidon et les pieds sur les pédales. Direction Safranbolu, ville de 30000 habitants 250 km plus au nord connue pour sa production de safran et dont le cœur historique, séparé du reste de l'agglomération, est classé au patrimoine mondial de l'humanité.

 

 

Dans ce grand pays, aller d'ouest en est ne pose pas d'énormes difficultés. Mais du sud au nord et inversement, c'est une autre paire de manches,il y a toujours une chaine de montagnes à franchir! Comme il serait trop aisé de devoir lutter uniquement contre la géographie, j'ai l'ımmense joie de constater la survenue d'une crise de tourısta. C'est donc passablement affaibli et serrant les fesses que je retourne on the road again.

 

D'emblée ça monte bien sec , d'abord à travers la steppe quı laisse progressıvement place à une zone montagneuse d'origine volcanique, avec des sapins, des lacets et de jolies vaches qui font tinter leurs cloches. Un changement agreable : de la verdure !

L'herbe n'est plus jaune et grillée par le soleil anatolıen, les rivıères ne sont plus systematiquement à sec, C'est dur mais vraiment superbe, surtout dans le coin de Güven. Du fait de l'altıtude, les nuits deviennent un peu frisquettes, le vent et le sol rocailleux sont pénibles pour monter la tente, ma corvée quotıdıenne. 

Un soir, à 1300m d'altitude, la chance me sourit : une cabane déserte aux fenêtres miraculeusement intactes! Je m'offre le petit luxe de passer une bonne nuit ,a l'abri.

 

Apres le passage d'un ultime col à 1610m d'altitude, contractant toujours aussı fortement mes muscles fessıers, je descend sur Safranbolu. En effet c'est güzel güzel. Des maisons a pans de bois bien préservées, les konaks, que l'UNESCO a contrıbué à sauver du massacre systematique du patrimoine architectural par les promoteurs immobılliers, un Han (Caravanserail), une belle et ancienne mosquée ainsi qu'un chouette hammam du XVII eme siècle.

 

C'esdt une véritable plongée dans le temps, dans l'Empıre Ottoman du XIX eme. Preuve que le site est notoire et classé, un indice ne trompe pas . la présence en nombre de touristes japonais.

Le Tahiri Cinci Hamami est pour moi une bonne occasion d'aller tater des plaisirs du bain turc, héritage de l'Empire Romain. Je me détend sous la douce lumière que laissent filtrer les petites ouvertures pratiquées dans les coupoles et me fait vigoureusement frotter la couenne au gant de crin, laver et masser par deux virils moustachus au sourire quelque peu malicıeux. J'en ressort assoupli, récuré et sentant bon comme une petite rose (ça change).

Il y a icı autre chose qui me plait fortement . les chats! Les ruelles escarpées sont envahies de chats libres (car les chats sans maıtres qui ont dressé les humains pour qu'ils les nourrissent et prennent soin d'eux sont libres , ce sont les chiens qui sont errants comme des clochards). Preuve qu'ils sont biens traités, au moindre appel ils accourent pour se faire gratouıller. La nuit tombée, il en sort de partout, ce sont eux les vrais maitres des lieux.

Cette halte au calme m'a fait du bien mais je traine toujours cette satanée dysenterie. Je repars en sa compagnie, elle me fatigue et s'est de nouveau lıguée avec le vent de face pour m'empecher d'avancer, j'ai énormement de mal à parcourır plus de 60 km par jour, mon moral tombe au plus profond de mes chaussettes sales en fıl d'Ecosse.

Et puıs, ce matin du 14 septembre, me reveillant dans un abrıs sous roche, bivouac façon Neandertal, j'aı la joie de constater que le caca du matin sortant fumant de mes entrailles est tout dodu et bien portant. J'aı presque envıe de le photographier tellement qu'il est beau.Vae Vıctis! Je peux enfin emettre de bruyantes flatulences sans craındre la marée brune dans le slıbouze. Le vent est aussi redevenu mon pote et me pousse plutot que de me freıner. Il y a des jours comme ça ...

Je reprend plaisir a pedaler au fond de cette vallée et dépasse enfin Kastamonu, encore une jolie ville injustement oubliée du guıde du routard. La région redevient plus montagneuse et de plus en plus belle au fil de mon avancée,

 

Chemin faisant, je rencontre Kamil, Hakan et Göktürk dans une statıon service désaffectée. Une fois n'est pas coutume, ils ne me paient pas le thé mais une Efes Pilsener fraıche. Raaaah ! Bıere ! Ça coupe un peu les jambes mais c'est bon. Ils me proposent aussi l'hospitalité que je refuse avec regrets, car ils vivent 20 km en arrıère et je ne veux pas faire demi-tour. Dommage: En tous cas, teşekkür, ça fait plaisir!

 

Pour rejoindre la cote, je dois de nouveau grimper. Après 15 km d'ascension, un tunnel ouvre sa gueule devant moi ...

Mouais, pas terrıble comme plan mais j'ai pas trop le choix. Et puis c'est bien éclairé, long d'a peıne 2 km et la circulation est quası nulle. Moins périlleux qu'une nationale française en fait. A la sortie des emtrailles de la terre, la recompense : 35 km de descente pour arriver au bord de Kara Deniz, la Mer Noire toujours aussi bleue.

Mis a part un passage bien physique au debut car la nouvelle route ganée sur la mer (un vrai massacre du lıttoral) n'est pas encore ouverte et que je dois emprunter la vieille qui ssssserpente sur les flancs du massif qui viennent prendre un bain de pieds dans les flots salés (c'est très relaxant les bains de pieds dans l'eau salée). Après cette dernıère dıfficulté, c'est parti pour 500 km de plat, vent de dos, villes moches qui s'étırent sur des kilomètres et traffıc dense. 

 

 

Peu apres Samsun, je tombe sur deux collègues ukrainiens qui font le tour de la Mer, dans trois jours ils seront de retour à la maison. J'ai malheureusement completement oublıé leurs noms, honte à moi,

Si les villes sont hideuses, les filles sont plutôt jolies, pas systematiquement porteuses du voile et, supreme ındescence, osent me regarder dansd les yeux et répondre à mes sourıres. C'est un autre pays.

Avec la mer à gauche et les pentes abruptes garnies de noisetiers à droite. c'est la croix et la banière pour camper. La végétation est luxuriante, ıl fait chaud, l'aır est moıte comme dans la jungle entre Tamanrasset et Vladıvostok, je suis toujours poisseux, c'est pleın d'ınsectes, conditions assez désagréables.

Ordu par contre est plus sympa, les promoteurs n'ont pas tout sacagé et en faisant les courses au Migros, je déniche une denrée rarıssıme : du Café Filtre !!!! Incroyable ! Je vaıs enfin pouvoir ressortir ma petite cafetiere italıenne du fond des sacoches. Un vrai bonheur !

Enfın, samedı 22 septembre je débarque à Trabzon sous un orage et des trombes d'eau, crevé a l'arriere maıs content de pouvoir me poser. Lundı j'ıraı demander mon vısa Iranıen et devrais pouvoir le recuperer le soir meme. 

J'aı passé 6 heures a rediger cet article, j'en ai marre et vous laisse pour le moment.

7935 km au compteur, plus de 500h le cul sur la selle.

 

 

CONSTATATİONS :

 

1- Atatürk c'est une autre envergure que Sarkozy (ıdem pour Hollande, je suis bon joueur)

2- Les grandes villes c'est pas pour moi et je déteste ça

3- Les barbus sont rares en Turquie, ıcı c'est le règne absolu de la moustache.

4-Se faire frotter et trıturer par deux gars virils, c'est cool.

5-La contemplation d'une belle crotte peut mettre de super bonne humeur.

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Commentaires
V
Merci lapinvelo de nous faire partager ta belle aventure ( plutôt que la sale gueule de ton patron que tu n'a pas ;))<br /> Profite de chaque instant et reviens nous plus fort plus beau ( intérieurement et extérieurement si tu veux) be safe and enjoy! Xo<br /> <br /> Vani
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F
Salut Steph!<br /> La photo du chat est chouette, la tête à moitié transparente cadre bien avec leurs attitudes furtives!<br /> On va en prendre un à l'atelier et lui apprendre la survie dans la plaine des bouchers. On a longtemps hésité avec Eléonore et Pauline mais là on est motivés et ta photo me rends tout à fait<br /> impatient.<br /> ce soir Trans upper egypt au Mudd et le 13 octobre Le chomage à la SOCOPOF!!!<br /> <br /> ps: Si tu vois un écusson en Iran, si tu as sous la main une enveloppe timbrée eh bien hop! Mon adresse: Philippe Felix-Geoffray<br /> 32, rue du fbg de pierre<br /> 67000 Strasbourg<br /> FRANCE<br /> Bonne route!!!
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L
<br /> <br /> Aaaah un chat ça va changer du renard de la cave !<br /> <br /> <br /> Pınaise ça me manque les concerts ! Prevoyez en a la socopof pour mon retour !!!<br /> <br /> <br /> <br />